Je me rends compte de tous les contours et les barrières qui existent dans ma vie. L'idée me submerge et me fait suffoquer pour un moment. Je n'arrive pas à les faire tomber aussi rapidement que je le voudrais. Alors, je respire... Les ongles que je mange (métaphore de dévorer la chair, de détruire ce qui est vivant), mon corps qui se place entre mon fils et le monde (ce qui intervient dans son élan vital), les barrières dans la maison pour lui empêcher d'aller là où je pense qu'il pourrait se faire mal, le besoin de nettoyer la maison lorsque je me sens agitée, la télévision qui retarde l'action de faire quelque chose d'important, les mots qui cachent une multitude de significations, ma perception linéaire de l'argent, mon contrôle sur la façon dont Paul élève Olivier, la froideur de mon corps inactif (l'immobilité mortelle) Ces barrières, pour n'en nommer que quelques-unes, rendent notre maison, notre bulle existentielle si petite, trop petite pour la grandeur de nos trois âmes. J'ai contribué à cette étroitesse et je ne veux plus le faire. Comment faire? Une bouchée d'air à la fois. Ne sois pas si dure sur toi-même. La réalisation et le choix sont les étapes les plus importantes. Mais je vois des contours partout. Ils me sautent aux yeux, de plus en plus vite et de plus en plus fréquemment. Je les perçois dans mes conversations, dans mes actions, dans mes réflexions et à chaque fois, mon regard sur elles crée plus d'espace et transforme mon regard. Cette manière de procéder dans la vie, à cet instant même, je la conçois comme une bombe nucléaire. L'accélération à chaque changement m'encourage et le clin d'oeil de cette accélération dépasse les limites de ma conscience, de mon entendement intellectuel. Le plus ça change, le plus je découvre d'autres choses à changer. Et ça me va.
Maintenant que j'ai découvert cette nouvelle façon de procéder, j'ai découvert le nouveau regard que je dois porter sur les oeuvres littéraires que j'observe. Bien sûr c'est un regard qui est ancré dans les sensations de mon corps lorsque je lis une oeuvre et en ma capacité de voir les métaphores partout. Mais ce n'est pas seulement de dire ce que je vois, mais de partager mon procès. J'ai découvert hier que l'argumentation est une pratique qui immobilise, qui interrompe le courant vital d'un échange de paroles ou d'écrits. Mon point de vue est mon point de vue sur quelque chose. Il n'est pas nécessairement partagé par quelqu'un d'autre. Tout ce que je peux faire et dois faire, c'est de partager mon procès, à la première personne. C'est en partageant mon procès que les lecteurs vont vraiment être touchés par mon expérience.
Ma façon
je plonge dans mon corps
je sens ma vie
je touche
Je présente mes joyaux
je les montre à l'univers
je les prends dans mes mains
et je les avale
Je les ressens engourdir ma gorge
presser contre les parois de ma poitrine
tourbillonner dans mon estomac pour
s'enraciner dans ma caverne
Je les prends
Je m'assure de les écouter
ils chuchotent ma vie
ils murmurent mon essence
Je ressens le chaos et la paix
Je veux les embrasser
Je veux les vivre
Ils me propulsent
À la vitesse de la pensée
vers ma terre natale
Sunday, December 10, 2006
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