Thursday, December 28, 2006

L'observateur

Hier soir je suis allée chez mon frère et j'ai parlé avec un gars qui s'appelle Jo. Je parlais avec quelqu'un d'autre, à propos de ce qui me passionne en ce qui concerne mes études en littérature et Jo a entendu quelques mots qui l'ont saisi. C'était propos de ma nouvelle approche autopoétique et de mon regard sur les oeuvres littéraires. Alors, il est venu s'asseoir à côté et je crois que c’était pour moi la première fois que je parlais VRAIMENT avec un étranger. Je veux dire que je me montrais à100% avec mon corps qui vibrait et mes yeux qui pétillaient. La conversation a duré peut-être 15 minutes, peut-être deux heures. Je parlais des choses qui avant j'aurais gardé cachées de peur qu'on ne me comprenne pas et qu'on rejette ma présence et mes idées. Je voyais ses yeux briller. Je pouvais lire sur son visage le sentiment d'avoir enfin trouvé un lieu pour ses idées, trop souvent cachées ou oubliées. C'était pour moi un moment de prédilection. Un moment tellement important, à travers un bruit de fond de paroles vides. Le temps s'est arrêté, mon lieu s'est agrandi... je dois respirer.... et il s'est illuminé. La couleur de la bulle dans laquelle nous nous trouvons m’apparaissait brillante. Le soleil était au rendez-vous à son grand plaisir. Il me disait que selon lui l'artiste est un observateur. Que le mot observateur représentait un synonyme du mot artiste. Il disait aussi que l'art n'avait pas la même utilité au début d'une civilisation qu'elle a aujourd'hui. Et c'est là que j'ai fait le lien. En présence d’une vérité, j’ai compris une partie de la mienne. Il me semble que notre civilisation actuelle a tellement perdu de vue le chemin de la vie que nous devons présenter les produits du procès artistique afin de passer le message. Parce qu’un homme qui est en charge de la création son univers comme au début d'un Nouveau Monde, ne crée pas de l'art pour de l'art. Il crée parce qu'il EST. Cela renforce donc ma supposition qu'il faut davantage se pencher sur le procès d'une oeuvre littéraire et de sa critique pour en ressortir le vrai message. Celui qui se cache sous les mots, sous le livre, derrière le corps qui vibre. C'est ce message qui nous fera avancer, qui propulsera la vie et motivera d'autres écrits. Mon travail est d’observer l’œuvre avec mes yeux d’eau.
Je dois me retrouver plus souvent dans des milieux sociaux afin de pouvoir avoir des échanges comme celle-là. Mon regard est celui de l'art. C'est un regard en mouvement.

les idées

trop souvent cachées
emprisonnées
elles sont l’avenir
elles me libèrent

toi et moi

par nos mots
nous allumons notre monde
la vague s'engendre
et elle couvre le lieu

je sens la vie
qui circule dans ma gorge
les arbres ici
les poils de ma terre

la manière artistique
une façon multidimensionnelle
un art de voir et une écoute
celui qui perçoit

toi moi
les observateurs
de notre monde


Si le monde change demain, ce sont des observateurs dont nous aurons besoin pour enseigner dans les écoles du Nouveau Monde. Les écoles seront ce qui reste de nos forêts et les vrais enseignants seront les Arbres.

Thursday, December 21, 2006

The power of LIFE

I have to say that my visit with my parents is so completely different then it ever was and what I would have expected to be. It is magical!! Because I stepped into my self with so much confidence and determination, I am relieving them from the weight of the edges I had placed on them... for good reason considering the past but that no longer are relevant because I am awake, in the presence of my truth. My truth speaks clearly and I see things for what they are, not what they seem to be. The mirror image is big for my understanding of how this change in perception was possible. When something annoys me, when it gets to me and it makes me want to blame someone for that, I reflect the situation right back at myself and I discover something about my insecurities that had nothing to do with the person I was interacting with. Because my parents are so externally referenced, they blame a lot and they feel powerless in front of the world’s problem. I started to model to them the use of the pronoun I instead of we when I speak about something that gets me all wound up. It's obviously something I am passionate about. Anyway, just that simple tool of turning the miror back at myself and them doing the same thing changed the dynamics enormously. I don't feel guilty anymore because I see it's something about them and they are getting amazing insights about themselves. And I am so lucky to be in their presence when the insights happen because I can see the god force that they are.

Now, that probably would not have happenned after the ITS. Sure, I would have felt more resourceful, of course, but it is the experience of having LIFE lead the process in the Writing Retreat that made the big difference. Marie-Josée was right when she said that "not only do we know now how it feels to be connected but we can take that knowledge with us to use in our life”. That is the gift I received from being a witness of the forces of life. It gave me tremendous trust.... that LIFE will lead me down the right path, even when it might not seem so.... it will. I am having a hard time explaining what that knowledge is, the one I had after the writing retreat but I did not have after the ITS. After the ITS, I understood the world differently, but I still felt like the changes that happened were the result of a process that was external to me. I did not feel like I had everything I needed to continue the potent experience I had in the program room. The majority of the leadership came from Louise, and rightfully so. But in the writing retreat, the leadership came from all of us, including Louise. And for Louise to have had the wisdom to see that opportunity and to allow it to happen with no external proof other than she believed in it, is what gave me an experience I could take home, because I WAS the experience. I know I am fixating on this idea of process but it feels huge to me. Breath..... The feeling, the space that existed in the program room during the ITS experience, a feeling and a space I did not want to leave behind, I did not feel I was able to create it in my life, on my own. I know I can now, I know how it feels to create that space, and therefore I am able to create. It was modeled to me in a context that allowed me to be part of it, to be it, not just to be in the presence of the information. Modeling this process, meaning being my authentic self, is the only way I believe I can teach my son about life and about himself. It was the best tool any teacher gave me. It will be the only tool I will give my son... the power of LIFE.

L’aboutissement indésirable

Je regarde Camille Claudel et je me demande : où était ma volonté de me réaliser à l’époque de mon enfance? Pourquoi me suis-je laissée convaincre si facilement d’être « autre »? Est-ce que la peur peut être si grande qu’elle surplombe la vie? LA PEUR, c’est la mort. C’est le chagrin que je ressens lorsque j’ai l’angoisse de me perde, la crainte de perdre. La poésie m’inspire, toutes les images qui défilent sur l’écran. Qu’est-ce qui se cache derrière chaque peur? L’émotion pure. Qu’est-ce qui m’émeut? C’est cela et c’est tout.

L’intensité maintenant
Le corps qui empêche
mon élan
mon souffle

Je vais frémir et éclater
Je vais rire
mon cœur
de feu

l’air chaud
sous ma peau
chanter
éparpiller les couleurs de l’haleine

Ma flamme
ma seule source
Cette passion m’inonde
elle me laisse sans mots

Le sang
la peau
souffle la peur
brute

« La trinité du vide »

L’aboutissement impossible
indésirable

Tuesday, December 19, 2006

L'arbre

Le mot du mot
c’est le mot
je le chante, je le crie
je lui dis et je deviens

Je pense
je prie
te prie
de ne plus patienter.

Tu me manques
c’est la vie qui sort de mon nez
qui pousse les parois de ma gorge
et j’ouvre grand

et plus grand
et encore plus grand

Mon prochain pas, mon prochain mot, que sera-t-il?

ARBRE

Il va falloir préserver l’arbre. Il nous dira. Il nous guidera.

Je suis petite
la fleur
de lotus

Enfermée
trop grande
énorme en dedans

Je suis mère
et mer
de ma terre
de mon frère

Je plonge
et je ne vois rien

C’est le vide, c’est le blanc
c’est le chaos

Et je reprends mon souffle

Perdre l’esprit
trouver l’arbre
l’arbre bleu

L’écartèlement de ma terre

J’ai rêvé que tu pleurais devant ton impuissance à changer les choses. Je n’arrive pas à comprendre ce qui m’arrive. Je suis moi, mais pas. Je veux être moi, mais pas. J’avance dans la sphère de ma réalité et ce n’est pas la mienne. Je me sens tirée par deux pôles opposés, d’un côté, l’arbre bleu, si majestueux que j’en pleure, de l’autre côté un chemin étroit pavé d’or. Ma masse corporelle s’engloutit sous la pression de l’écartèlement. Je sens ma peau s’écailler, se briser tout en se solidifiant. Mon cœur étouffe. Il tente de battre au rythme incongru de cette réalité de l’entre-deux.

Pierre de terre
la mère de ma terre
tu pèses sur ma source
tu prends mon souffle

Pierre dans mes jambes
lourdes me retenant
m’immobilisant
arrachant les mots de ma gorge

Je le sais
je la laisse faire
je respire et elle coupe la fin du soupir
je demeure aveugle

Elle mange mes rêves
Elle atténue mon enchantement
une poignée
de sable

Je sais, je suis, ça suffit

Prendre la main
marcher vers la mer
prendre la faim
embrasser l’enfant

J’ai vu la fin
je crois en toi
prends ta place
Maintenant

La terre se sépare en deux
le Nord du Sud
Elle perd son Nord
Elle reprend sa vie

Elle n’a pas terminé
Elle expire et le sol se fend
Elle inspire et les morceaux se replacent
Elle se dévêt de sa carapace

Elle est la cellule de mon corps

L’élément
la lumière
la première
et la dernière

c’est à moi de dessiner

Cherche la paix
réconcilie les voix
chante ta louange
et mange tes mots

Dévore la chair et crache ton feu
mange le corps et dévoile l’Essence
piégée dans ta voix
Il y a beaucoup à faire

Wednesday, December 13, 2006

L’imaginaire chinois : le « corps » comme point de départ et l’art de voir dans Le Mangeur de Ying Chen.

Ce texte est une proposition pour une conférence sur la Chine dans la littérature au Québec. Ce texte est le premier texte qui exprime vraiment ce que je veux explorer dans la littérature d'aujourd'hui. La première partie du texte se rapproche de ma poésie en ce qu'il fut rédigé avec mon corps qui tremble et les mots qui se bousculent à la sortie de ma gorge. Je ne sais à quoi ressemblera ce projet, mais je sais comment il naîtra. Il sera le produit des vibrations de mon corps, rien de moins.

L’imaginaire chinois : le « corps » comme point de départ et l’art de voir dans Le Mangeur de Ying Chen.


Le Mangeur se gave des nourritures exogènes. Il consomme une quantité énorme de carburants qui, au lieu de l’énergiser, l’immobilisent. Le Mangeur est peintre. Par l’ingestion excessive, il étouffe son souffle vital par l’interruption du flot de sa respiration. Sa maladie le pousse à consommer plus qu’il ne crée. Quoi que la superficie de sa masse corporelle augmente, l’espace créateur de l’artiste se referme. Plus il consomme, moins il respire. Moins il respire, plus il consomme. Ce dynamisme s’avère mortel. Le souffle étant l’élément nécessaire à toute vie donc à toute création, le Mangeur s’éteint sous une montagne de bouffe tout en étouffant sa plus grande création, sa fille. Il veut protéger ce qu’il aime de ce qu’il ne comprend pas et n’arrive à contrôler. Dans ce cas-ci, le corps est un lieu hostile, un ennemi à la vie en raison de son élan destructeur. Il contribue au rétrécissement de l’espace, à l’étouffement de ce qui est vivant. La métaphore est évidente. Le corps du mangeur étouffe la narratrice tout comme le corps des mots pèse sur la gorge de l’auteur. La structure linéaire de l’alphabet étrécit le passage du souffle vital qui contient ce qu’elle a à montrer. La structure ouverte et spatiale de l’écriture chinoise serrait plus de mise pour la manifestation de sa vérité. Or, elle a choisi le Français. Naturellement, il ne lui reste plus que de laisser tomber les marges, les contours, les limites, les cadres, tout ce qui renferme et restreint. La linéarité du temps est la première à se métamorphoser en un canevas multidimensionnel. En échange, ce changement engendre plus d’espace pour l’exploration du message littéraire présent dans « l’ici-maintenant ». En vertu d’une temporalité éclatée, les lieux se présentent différemment, entre autres à travers une nouvelle élasticité du corps qui s’étend hors de son cadre. Dans ce projet, je suggère d’observer le message narratif de « l’ici-maintenant » en rapport avec les marques du passé qui le motivent et ce que ce message révèle à propos d’un espace-temps futur. Pour ce faire, je compte utiliser comme guide la notion d’autopoïèse présentée tout d’abord par Maturana et Varela (Autopoiesis and Cognition: the Realization of the Living, 1973 ) et récemment appliquée à la littérature par Ira Livingston (Between science and literature : an introduction to autopoetics 2006). Cette approche « auto-sufisante » qui s’apparente à celle du Tao dans la mesure où, dans le réseau organique du Tao, le procès compte autant que le produit, est pertinente dans le domaine du discours critique littéraire actuel qui semble s’appuyer davantage sur le produit aux dépens du procès.

Monday, December 11, 2006

Mon inspiration florale, Elsa

Dans mon espace à dix mille lieux d’elle, je respire profondément l’air qui se lamente de son absence. J’aperçois avec le ventre de mes yeux l’immense beauté qu’elle porte. Elle la porte sur ses épaules et la détient au creux de ses entrailles, comme on protège un enfant en gestation. Cette beauté est d’un bleu splendide et perçant. Elle laisse une trace de feu derrière ses pas de danse. Elle est douce et profonde, elle embrasse et enveloppe de ses grands bras. Elle se manifeste en petites fleurs alors qu’elle voudrait se peindre en un jardin entier. Dans ce jardin il y a des olivier “s” et des rosier “s”, des chênes et des magnolias. Cette beauté me submerge. Elle m’enivre et m’hypnotise. Sa puissance dépasse mon entendement, elle va au-delà de ma chair. Je veux la voir, je veux goutter l’eau de la fontaine de ses yeux, à la saveur de la terre.

Terre mère
terre solide
Immobile
pour mieux me tenir

Terre mère
terre à pieds
ancrés
en sécurité

La mère protège
nourrit la fleur
observe la beauté
les pétales d’eau

Elle goutte la pluie
la boit à grand coup
l’eau bouge
vibre

un arbre
solide et fort
brillant de ses branches
les racines en fleurs

Pour Toi
Me voici…

Sunday, December 10, 2006

Un monde de contours

Je me rends compte de tous les contours et les barrières qui existent dans ma vie. L'idée me submerge et me fait suffoquer pour un moment. Je n'arrive pas à les faire tomber aussi rapidement que je le voudrais. Alors, je respire... Les ongles que je mange (métaphore de dévorer la chair, de détruire ce qui est vivant), mon corps qui se place entre mon fils et le monde (ce qui intervient dans son élan vital), les barrières dans la maison pour lui empêcher d'aller là où je pense qu'il pourrait se faire mal, le besoin de nettoyer la maison lorsque je me sens agitée, la télévision qui retarde l'action de faire quelque chose d'important, les mots qui cachent une multitude de significations, ma perception linéaire de l'argent, mon contrôle sur la façon dont Paul élève Olivier, la froideur de mon corps inactif (l'immobilité mortelle) Ces barrières, pour n'en nommer que quelques-unes, rendent notre maison, notre bulle existentielle si petite, trop petite pour la grandeur de nos trois âmes. J'ai contribué à cette étroitesse et je ne veux plus le faire. Comment faire? Une bouchée d'air à la fois. Ne sois pas si dure sur toi-même. La réalisation et le choix sont les étapes les plus importantes. Mais je vois des contours partout. Ils me sautent aux yeux, de plus en plus vite et de plus en plus fréquemment. Je les perçois dans mes conversations, dans mes actions, dans mes réflexions et à chaque fois, mon regard sur elles crée plus d'espace et transforme mon regard. Cette manière de procéder dans la vie, à cet instant même, je la conçois comme une bombe nucléaire. L'accélération à chaque changement m'encourage et le clin d'oeil de cette accélération dépasse les limites de ma conscience, de mon entendement intellectuel. Le plus ça change, le plus je découvre d'autres choses à changer. Et ça me va.

Maintenant que j'ai découvert cette nouvelle façon de procéder, j'ai découvert le nouveau regard que je dois porter sur les oeuvres littéraires que j'observe. Bien sûr c'est un regard qui est ancré dans les sensations de mon corps lorsque je lis une oeuvre et en ma capacité de voir les métaphores partout. Mais ce n'est pas seulement de dire ce que je vois, mais de partager mon procès. J'ai découvert hier que l'argumentation est une pratique qui immobilise, qui interrompe le courant vital d'un échange de paroles ou d'écrits. Mon point de vue est mon point de vue sur quelque chose. Il n'est pas nécessairement partagé par quelqu'un d'autre. Tout ce que je peux faire et dois faire, c'est de partager mon procès, à la première personne. C'est en partageant mon procès que les lecteurs vont vraiment être touchés par mon expérience.

Ma façon
je plonge dans mon corps
je sens ma vie
je touche

Je présente mes joyaux
je les montre à l'univers
je les prends dans mes mains
et je les avale

Je les ressens engourdir ma gorge
presser contre les parois de ma poitrine
tourbillonner dans mon estomac pour
s'enraciner dans ma caverne

Je les prends
Je m'assure de les écouter
ils chuchotent ma vie
ils murmurent mon essence

Je ressens le chaos et la paix
Je veux les embrasser
Je veux les vivre
Ils me propulsent

À la vitesse de la pensée
vers ma terre natale

Saturday, December 9, 2006

Apel à l'aide

Je n'arrive pas à briser la frontière de droite, celle qui sépare mon terrain de celui du voisin. Mon fils (le moi intérieur) veut aller voir le chat du voisin (l'âme du voisin) et je me suis heurtée contre un mur si haut, que la pensée de le surmonter m'a immobilisée. Avec cette immobilisation, j'ai ressenti une grande déception envers moi-même. Je me suis sentie lâche et faible. Cette frontière est construite de plusieurs pierres d'humiliation, de rejet, de la peur d'être jugée comme quelqu'un qui n'est pas capable d'être heureuse par elle-même. Puisque j'ai de la difficulté à m'en défaire, j'ai décidé de te demander à l'aide. Comment détruire ce mur qui garde l'intérieur de ma maison petite? Est-ce que tu peux m'aider? En dessous de l'humiliation, il y a encore plus d'humiliation. Celle d'avouer que j'ai besoin. Et la peur de blesser. C'est mieux d'être seule que d'être seule et humiliée. Le jugement des autres rapetisserait ma maison déjà trop petite pour mon fils et moi. La solitude est un mécanisme de défense contre l'humiliation. En étant seule, au moins je gardais juste assez d'air pour mon fils et moi et je ne risquais pas trop. En fait, je risque beaucoup. Je risque d'étouffer mes mots et ceux de mon fils. Je risque de rapetisser notre demeure au point où il n'y aura plus d'espace, plus de vie.

Je suis allée demander de l'aide à Paul au restaurant.

Alors, je l'ai laissé partir à l'aventure. Je l'ai laissé explorer. Je lui ai fait confiance. J'ai eu confiance en sa capacité de savoir ce dont il avait besoin face aux obstacles. Il s'est fait un ami. En lui laissant de l'espace pour devenir, il a connecté avec un autre être humain. Moi aussi je me suis fait un nouvel ami. Je crois.

Écrits de l'ici maintenant (2)

Qui es-tu? Que veux-tu? M’en veux-tu? Ça suffit maintenant. Donc l’arbre, la terre, le vent, la pluie… les éléments. Ils brilent. Ils constatent la désolation et ils se tournent contre eux-mêmes. J’ai dit ça sufi. Monter vers le ciel. Aller de l’avant vers un nouveau firmament. Le bleu de tes yeux. Que me dit-il.? Il perce, il dérange, il plonge, il nourrit, il me donne de l’énergie. Je ressens la pronfonde envie de te manger. De te garder au creux de mes entrailles. J’ai envie de t’avaler bien rond, te faire glisser dans ma gorge qui s’élargit pour que tu puisses voir et ne pas avoir peur. Je dévore les sons de ma vie, je mange la terre de nos jours. Quand feras-tu ce que tu dois faire? Quand décideras-tu que tu as fini de parler de la même chose? J’aime tes paroles. Je pourrais les digérer elles aussi. Mange,mange, mange, mange, avale-moi, prends-moi dans tes bras. Sais-tu ce que c’est, cela, cet objet devant nous? Regarde-le. Laisse la fontaine de tes yeux l’observer jusqu’à ce qu’il pénètre chaque cellule de ton corps.

Les murmures qui viennent de l’intérieur. Ce court est moins à propos d’écrire, mais d’émerger. Les femmes sont prêtes. Elles ont éliminé plusieurs valeurs qui ne servaient pas et elles sont prêtes à communiquer. Elles sont prêtes à se faire voir et se montrer. C’est l’étape qui vient après l’émerveillement.

Après avoir reconnu trois voix dans l’écriture, il est temps de les réconcilier. L’exercice consiste à placer le « je » lorsque que le « tu » et « il » survient :

En présence du feu, la paix survient. Elle m’enveloppe. Si j’ai besoin de me montrer, j’ai besoin de me verser. De me verser dans moi, de m’immerger dans mon corps et de retrouver les pétales des jours anciens. Je ne sais pas comment je suis arrivée à cette maison, mais il y a quelqu’un et je vais y entrer. C’est ma maison. Elle repose sur une terre fertile, j’en hume ses odeurs. Je m’avance, je tâte. La roche est grise et elle est douce. Mon mot. Je doute du mot. Et je poursuis. Les arbres qui entourent la demeure sont énormes. Ils recouvrent la toiture et enveloppent les murs. J’entre dans la maison. Qui vois-je? Toi et lui. Je m’assois avec vous et nous discutons. Nous parlons de faire un voyage ensemble, de s’exiler ensemble et de faire de cette maison notre toit commun, notre base. Personne d’autre ne saura où cette maison se trouve. C’est notre secret. Alors nous parlons de notre destination. Où allons-nous? Ça, c’est la bonne question. Vers la mer, vers la colline, vers le village. Je sais. Sur les plaines. Les plaines d’Abraham. Les plaines d’Abraham? Nous partirons vers les plaines de notre enfance. C’est là que nous commencerons. Retournons à la terre de la maison. Les tréfonds de la terre, nos tréfonds. Partons à la recherche des secrets de notre caverne corporelle.

Thursday, December 7, 2006

Écrits de l’ici-maintenant (1)

Mon fils, l’olivier

Cet arbre d’une grande beauté intérieure. Ce sont tous les secrets qu’il cache, qu’il me révèle petit à petit, alors qu’il dort, les yeux grands ouverts comme un ange. Ses racines sont fortes, elles sont si solides. Il ne tremble pas. Il se tient droit avec la fierté et l’assurance d’un vieux sage. Il a appris cela du Chêne. Son feuillu est de toute beauté, d’une telle tendresse, de possibilités. Il fait aller ses branches et chaque mouvement résonne dans mon corps, dans le corps de l’humanité. Il est porteur de paix, mon fils, l’Olivier.

Mon âme soeur, le chêne. Rien ne peut ébranler le chêne.

La critique des marques. Mais quelle perte de temps précieux.
C’est dans ma tête que tout est réduit en petites pièces méconnaissables. La tête est lourde, elle pèse et je ne la désire plus. Je ne désire en rien qu’elle représente ma personne. Elle me voile, m’atténue et dans les pires des cas, elle m’étouffe jusqu’à ma mort. C’est elle qui doit mourir. C’est cette boule trop lourde et en déséquilibre assise au centre de mon cou qui doit mourir. Peut-être je pourrais la garder en vie juste au cas où j’en aurais besoin une fois que ma nouvelle voix sera bien installée dans ma gorge. Qui sait si elle me sera utile, mais en attendant, je vais l’endormir et réveiller ce qui a trop longtemps dormi : la quintessence de mon âme.

Je ne pense pas que le temps devienne mieux qu’avant. Ça, ça va devoir attendre, mais l’espace, il y a quelque chose à faire avec l’espace. Je ne crois pas que l’avertissement soit bien fort. Feint. Contributions banales que ces efforts. Je peux faire beaucoup mieux. Et encore, qui est-ce qui va me ramener lorsque que tout sera fini? Qui osera récupérer ce corps, ce tas mortel? Si dans deux ans je n’y arrive pas, c’est toi qui auras perdu. (Et quand je dis « toi », je veux dire l’autre moi. Celle qui habite les tréfonds de ma caverne corporelle.) Si je ne vais pas loin, si je reste dans les plates-bandes ennuyeuses, ce sera la désolation. Je vais écrire, je vais peindre, je vais te fermer la bouche et te faire ravaler tes mots. Ceux qui sont enduits de cette brume huileuse. Les mots qui vomissent de l’intérieur. Et quand tu auras fini de les mâcher, tu seras grande. Tu voulais être grande n’est-ce pas?

Plante, brisée
Frêle, masquée.
Quand tu la possèdes
Tu l’enivres

Plante si frêle,
Tu es belle
Ta source est forte
Or tes feuilles sont pâles

Dit, tu es là?
Bien
Si tu n’y es pas
Tant pis

Quand tu apprendras la meilleure façon de chanter ton âme, vas-tu l’oublier? Je veux te dire que tu es belle et que ton son est de toute beauté. La mélodie m’enchante à chaque note. Brise la porte. Prise de conscience numéro 4 : ne jamais présenter ce qui n’est pas vrai. La couleur de tes yeux… Ce sont mes yeux. La couleur de mes yeux a changé. Bleu perçant.

C’est la couleur de l’eau. Si l’eau est bleue, donc l’eau « est » bleue. Si je dis que mes yeux sont bleus, donc mes yeux sont l’eau. Si j’ai de l’eau dans les yeux, comment est-ce que je perçois? Et si mes yeux sont remplis d’eau, où est-ce que je la déverse? Ici, maintenant, je te regarde avec la fontaine de mes pupilles. Mon regard est doux, rassurant, mais il est bien capable de noyer ce qui est regardé. Il est capable de te noyer.

Première chose en premier : quoi admirer avec ce nouveau regard : les plus belles créations à mes yeux, rien de moins. Mon regard est de métal.

A new day, a new form of leadership

When the world has we know it comes crashing down, there will be a desperate and urgent need for a new kind of leadership. The traditional leaders will be left speechless. Many women have access to the knowledge of that new leadership. It is in them and they have the courage of a lioness to carry it through, to bring it to light and start the healing. This new leadership looks nothing like what we know today leadership means. What does it look like? It has no edges, it’s inclusive, it exists in the now, and only in the now.