Je n'arrive pas à briser la frontière de droite, celle qui sépare mon terrain de celui du voisin. Mon fils (le moi intérieur) veut aller voir le chat du voisin (l'âme du voisin) et je me suis heurtée contre un mur si haut, que la pensée de le surmonter m'a immobilisée. Avec cette immobilisation, j'ai ressenti une grande déception envers moi-même. Je me suis sentie lâche et faible. Cette frontière est construite de plusieurs pierres d'humiliation, de rejet, de la peur d'être jugée comme quelqu'un qui n'est pas capable d'être heureuse par elle-même. Puisque j'ai de la difficulté à m'en défaire, j'ai décidé de te demander à l'aide. Comment détruire ce mur qui garde l'intérieur de ma maison petite? Est-ce que tu peux m'aider? En dessous de l'humiliation, il y a encore plus d'humiliation. Celle d'avouer que j'ai besoin. Et la peur de blesser. C'est mieux d'être seule que d'être seule et humiliée. Le jugement des autres rapetisserait ma maison déjà trop petite pour mon fils et moi. La solitude est un mécanisme de défense contre l'humiliation. En étant seule, au moins je gardais juste assez d'air pour mon fils et moi et je ne risquais pas trop. En fait, je risque beaucoup. Je risque d'étouffer mes mots et ceux de mon fils. Je risque de rapetisser notre demeure au point où il n'y aura plus d'espace, plus de vie.
Je suis allée demander de l'aide à Paul au restaurant.
Alors, je l'ai laissé partir à l'aventure. Je l'ai laissé explorer. Je lui ai fait confiance. J'ai eu confiance en sa capacité de savoir ce dont il avait besoin face aux obstacles. Il s'est fait un ami. En lui laissant de l'espace pour devenir, il a connecté avec un autre être humain. Moi aussi je me suis fait un nouvel ami. Je crois.
Saturday, December 9, 2006
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