Monday, January 15, 2007

En présence de mon souffle et celui de l'autre

Si aujourd’hui je ressens la nécessité de créer, de rédiger de la poésie ou de faire de la peinture chinoise, c’est parce que je reconnais en moi le besoin de communiquer l’incommunicable, d’exprimer ma vérité. Si aujourd’hui j’ai le désir d’observer, d’être en présence d’œuvre d’art, c’est sans doute parce que je reconnais un besoin en moi d’être en présence de la vérité d’un autre qui m’appelle comme un message qui m’est destiné. À mes yeux, l’art sert à exprimer un moment spatial, une vision, une intuition qui échappe à mon esprit rationnel. Cette émotion se présente devant moi comme un clin d’œil de la vérité de qui se cache en moi, le signal de mon essence, un éclair de lumière qui n’a autre choix que de se concrétiser avec la matière dans mon monde, une ère où la matière précède ce qui la crée, soit le souffle. Le souffle est l’essence de ma vie. Non seulement il est unique à moi avec une intelligence précise quant à ma réalisation, mais sans lui, je n’existe pas. Le souffle anime ma matière et me concrétise dans un espace-temps singulier. Un peu comme dans l’univers fictif de Startreck ou le signal d’une réalité peut-être mis en matière dans un environnement précis. (Avec les toutes dernières recherches en science quantique, cette idée de la réalité holographique n’est plus de la fiction, mais représente une nouvelle manière d’appréhender ce que c’est que d’être humain.) Mon signal, mon souffle est aussi ce qui fait de moi un système autopoétique, qui se crée au fur et à mesure de son évolution dans le temps selon un guide précis. Alors, je décide de me concentrer sur ce souffle. Lorsque je suis en présence d’une œuvre, dans mon cas, Le Mangeur de Ying Chen, je me considère en présence d’un aperçu de l’essence, du souffle qui anime Ying Chen. Étant un être autopoétique, c’est-à-dire sensible à mon environnement, j’écoute les échos de ma conscience, les murmures de mon âme et je vous fais part du procès qui me mène au message. Cette façon de procéder, cette manière de voir est pour moi l’unique manière de rendre justice à une œuvre. Elle diffère de mon ancienne approche en ce qu’elle n’a nul besoin de référence extérieure pour se justifier. Elle est axée sur l’« ici maintenant » et trouve sa source dans mon corps, le bio processeur que mon signal possède pour se concrétiser.

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